LES PARAPENTISTES BOURBONNAIS: avril 2014

mercredi 23 avril 2014

Mon insinia chez son créateur.

Si vous avez lu mon précédent article, relatant mon escapade arboricole, vous êtes au courant que deux suspentes méritaient une retraite d'office, suite à la perte de leur gaine protectrice.
Me trouvant en Suisse pour le week-end Pascal, j'ai pris contact avec le siège de MCC AVIATION, afin de faire procéder à ce changement, directement chez le fabricant. Quelques échanges de mails, et hop rendez-vous est pris pour Mardi matin, suivant ce long week-end.
J'ai donc pris la route pour faire les quelques 20km qui séparent mon hébergement helvétique du siège de MCC ; situé dans un coin magnifique du canton de Vaud, le LAVAUX, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.
Le Lavaux, c'est ce coin ou la vigne vient tutoyer le lac léman, pour produire un trés bon nectar.

Le Lavaux
 Pour connaitre le Lavaux  http://www.lavaux.ch/SRC/2010/index.html

Arrivé chez MCC, petit contretemps, celui qui m'a fixé rendez-vous pour la réparation est absent. Sans m'enerver, j'explique que je viens de loin et que c'est regrettable car mon SIV prochain, mériterait bien que ma voile jouisse de toutes ses suspentes en bonne forme.

A peine le temps d'évoquer ce mauvais contre temps pour moi, je vois un gars sortir du bureau du fond, et venir se saisir de ma voile posée à mes pieds. Je regarde bien l'individu et je reconnais Alexandre PAUX, le concepteur des voiles MCC et Sky paragliders. Il me demande de le suivre dans la salle réparation, sort ma voile, et je me rends compte qu'il va procéder lui même au changement des suspentes, quel honneur...

Alexandre PAUX à la manoeuvre.

A ce moment là j'ai la même impression ( toute proportion gardée) qu'un type qui emmenerait sa Renault en révision, et qui verrait Carlos GHOSN mettre un bleu et s'occuper lui même du boulot....

Le Monsieur, il les connait les insinia puisqu'il en est le créateur. Première surprise, changer une suspente, c'est pas simplement mesurer celle symétrique et faire le remplacement. Il m'explique qu'il faut pratiquer avant l'opération une tension d'environ 25kg sur chaque suspente, pour faire du bon boulot.

tension  dans chaque suspente avant mesure.

Ensuite il mesure les fautives et celles en symétrie, et procéde à la découpe de ces suspentes basses gainées sur des rouleaux. Il va ensuite tel un couturier faire quelques points à la machine pour boucler ces suspentes, remesure et fait le changement définitif. Bref cet ingénieur concepteur, sait aussi parfaitement faire le boulot, et ca se voit, il ne traîne pas.

Et je pique aussi à la machine....


Pendant tout cela, il me donne des avis et des conseils sur le matos. Il évoque bien sur ( c'est son crédo) l'inutilité des joncs et de la réduction des lignes de suspentes à 3. Ses arguments m'ont convaincu depuis longtemps, c'est d'ailleurs pourquoi j'ai acheté une de ses voiles. Un parapente doit rester une voile molle, et je suis pas fana des joncs et autre "shark nose", sinon autant attaquer la formation delta ou planeur. Cette course à l'armement avec maintenant une voile EN B à plus de 6m d'allongement, ca devient un peu n'importe quoi.

Une petite confidence au passage, sur les projets MCC, pas d'insinia 2, mais une voile en C plus pointue, qui devrait sortir d'ici quelques mois.
Mes souvenirs de grenois
 
Et enfin une petite leçon de pliage de voile, pour ne pas abimer son bord d'attaque, et le conserver intact le plus longtemps possible. Et tout cela pour 50 Francs CH,  suspentes comprises, c'est pas cher, surtout avec l'intervention du "Maître him self".
Bref un bon accueil, dans une entreprise de taille humaine, ou le client est choyé, ca fait du bien, que MCC AVIATION vive le plus longtemps possible, pour le plaisir du parapentiste.

C'est pas une raison pour que je recommence mes acrobaties, et mon prochain SIV, devrait me redonner un peu de confiance, ce dont je manque cruellement en ce moment, allez savoir pourquoi....






vendredi 4 avril 2014

Aux arbres citoyens......

Mardi 1er avril, jour des poissons , avec Valentin et Jean Claude nous avons pris la route pour GRENOIS (58), une belle journée, un bon vent du S nous attend sur la colline magique.

Ce n'est pas trop fort, ça tient en soaring, sans faire de miracle, bref une belle journée.

Sauf que pour mon dernier vol de la journée, je trouve l'aérologie un tantinet taquine, au ras du relief ça bougeote, ça fermouille, c'est vivant.



Je passe deux ou trois fois au même endroit, en ayant des petites fermetures asymétriques. Je me dis : "c'est pas sain là....", mais j'y repasse quand même. J'arrive à moins de 10 mètres au dessus des arbres entre le déco et l'Est.... et vlan! grosse fermeture frontale bien bruyante, perte d'altitude et réouverture non symétrique... et zut et M...... ça va vite je rentre dans la végétation constituée de chênes n'ayant pas encore leurs feuilles.

Une insinia arboricole


Ca tape fort, mon casque fait connaissance avec un tronc, ma voile avec la cime de trois chênes et le Patrick se retrouve pendu à 7 ou 8 mêtres du sol, un peu sonné, et pas vraiment convaincu par sa prestation...

Les copains viennent aux nouvelles en survolant, vont attérir et se précipitent pour me porter secours, quelques cordes, un peu de patience et j'arrive à descendre de mon promontoire avec juste une grosse bosse sanguignolante à la tête, et un bobo au bras.... mon ange gardien a bien fait le boulot.

Veux tu descendre tout de suite....


Les locaux, efficaces, alertent un parapentiste cordiste, qui vient pour récupérer ma voile. Quatre chênes de moins sur le relief, et je récupére ma belle insinia que j'ai envie d'insulter aujourd'hui.

Le lendemain inspection de la voile, pas de trou pas de dégat, mis à part deux gaines des suspentes basses des avants, et un trou dans l'air bag,  l'ange gardien a aussi fait le boulot pour ma voile.  Bref je m'en sors bien, même très bien.

J'ai beau être inscrit à un SIV prochain, je suis sûr que vu la vitesse de l'acrobatie, je n'aurais pas pu faire grand chose de plus, j'étais au mauvais endroit, au mauvais moment...

Merci aux locaux Jean Jacques, William et autres, trés efficaces et solidaires, et à mes deux fildairiens m'ayant assisté jusqu'au bout, et constituant une sacré cellule de soutien psychologique à eux deux. Valentin doublant ce talent d'un sens journalistique exacerbé en diffusant rapidement cette nouvelle, ..histoire de dédramatiser l'événement.



A grenois j'avais oublié qu'il faut toujours faire attention aux dodos qui n'aiment pas les estrangers squatteurs de sites....

le dodo grenoisien prépare sa vengeance....
Je n'aime plus les poissons d'avril.

 Et merci à Edmond pour son talent photographique.