LES PARAPENTISTES BOURBONNAIS: VALENTIN

vendredi 29 avril 2016

VALENTIN



Notre champion est parti pour son dernier cross, il se battait contre la maladie depuis plus de deux ans. Il a fait preuve d'un courage énorme, pour rester toujours le même souriant, agréable, bref Valentin.



Il a volé jusqu'au mois de janvier 2016, se sachant condamné, profitant des moments de répits dans les douleurs, pour voler comme il aimait. Partir le plus loin possible, dans des cross toujours étonnants avec des distances remarquables pour notre terrain de jeu l'Auvergne.

Moment de bonheur


A ses obsèques, une foule énorme car dans tous les milieux ou il allait, il faisait l'unanimité. De nombreux parapentistes sont venus lui rendre un dernier hommage, avec beaucoup de larmes, mais aussi des sourires au moment de se rappeler ses exploits.
Il était unique, c'était notre Valentin, de nombreuses pages de ce blog sont consacrées à ses vols et à ses voyages.

Des complices.


Voici le texte que j'ai eu l'honneur d'écrire à l'encre de mes yeux et de dire lors de la cérémonie religieuse, mais il aurait mérité beaucoup plus de pages, pour pouvoir décrire tout ce qu'il a apporté à notre club.

Adieu l'ami, tu nous manques beaucoup.




 
Valentin,
 
Pour certains d'entre nous, tu étais l'organisateur et le compagnon de voyage idéal, toujours de bonne humeur, ayant le contact facile avec les autochtones. Tu as pu emmener ta petite troupe joyeuse aux 4 coins du globe dans des destinations les plus improbables.

Pour d'autres, voire les mêmes, tu étais le compagnon de vol idéal, talentueux mais modeste, tes conseils avisés nous permettaient de progresser en rêvant à tes exploits aériens qui te faisait dompter le ciel et les nuages.

Pour notre club, tu étais notre moteur et notre rayon de soleil, illuminé par ton sourire permanent.



Que nos journées sur l'aérodrome de Lurcy, vont nous paraître ternes sans toi et tes vols extraordinaires en parapente. Nous allons nous sentir orphelins, même si nous savons que désormais tu es présent dans l'air chaud qui nous élève dans la brise qui nous porte.



Dans notre dernière conversation, tu m'as dit que tu aimerais te réincarner en oiseau, pour continuer de voler, comme tu aimais tant le faire. A la réflexion je pensais que le seul oiseau pouvant accueillir ton esprit était l'Aigle Royal, mais comme ces volatiles ne fréquentent pas ta terre d'adoption le Bourbonnais, n'hésite pas à changer pour un milan royal, qui va bien faire l'affaire. Tu pourras ainsi venir nous voir dans le ciel lorsque nous déploierons nos parapentes pour nous rapprocher de toi.



Mais tu n'aurais pas aimé cet hommage allant à l'encontre de ta modestie, et comme j'ai plus envie de pleurer que de parler, je vais simple dire :



Valentin tu vas beaucoup nous manquer, et je déteste ce dernier grand vol en solitaire que tu viens d'entreprendre.



Nogmaals vaarwel, en een goede vlucht Valentin.



Comme Valentin savait son devenir il a écrit deux textes, l'un est publié dans "Auvergne Vol Libre 2016" la revue annuelle de la ligue d'Auvergne ( page 14) que je vous laisse le soin de découvrir en vous procurant cette revue gratuite.
Et l'autre qui a été dit lors de la cérémonie funèbre.
Bon sang quel homme, quelle clairvoyance, et quel message à la hauteur de ce personnage immense qu'il a été.





J’ai eu une vie extraordinaire remplie de belles choses et plus longue que pour la plupart des humains sur cette belle terre.

Merci les lurcycois de m’avoir si bien accueilli pendant 30 ans. Merci l’Auvergne, j’ai pas mal voyagé mais quelle beauté si près de chez nous.

J’ai aimé mon travail, c’est vrai, mais pas tellement la nuit… !!

Merci les assistants, merci les paysans.

Merci les copains pour tous les moments inoubliables passés ensemble.

Merci la « patcha mama » terre mère (les indiens l’appellent comme ça) essayez de préserver sa beauté.

Merci les gens que j’ai rencontrés même qu’une seule fois, en atterrissant avec mon parapente, en stop, les éphémères mais inoubliables souvent rencontrés pendant les voyages.

Merci ma famille, mes frères, mes sœurs, Vé, Charlotte, Philippe et Thomas.

Sans vous j’aurai baissé les bras depuis longtemps.

Les enfants, profitez de la vie. Essayez d’être justes, généreux et tolérants. Faites tout pour préserver notre belle planète…

J’avais encore pleins de projets…

Tant pis.

Bye Bye et à bientôt, comme disait notre copain marocain Hassan devant la tombe de son père.

MERCI LA VIE !






Tchao, l'ami

10 commentaires:

  1. Adien mon compagnon de vol mon vieux complice de nos voyages, mon ami ,mon frére j irais maintenant a Grenois seul le temps va me parraitre long sans toi ,montre leurs a ces oiseaux comment vol un terrien ,et fait nous de la place dans ton thermique car nous arriverons bien a te rejoindre un jours vol mon ami vol et soit heureux

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  2. Oh mon Valentin, je dis Mon Valentin parce que tu étais un peu à moi. C'est difficile de trouver les mots pour te dire au revoir. Pour l'instant, il y a plus de larmes que de paroles qui sortent... un jour, bientôt, quand mes larmes auront séché, et que j'aurai retrouvé un peu de courage, je j'écrirai une longue lettre pour te dire tout ce que j'ai sur le coeur. Je t'embrasse mon Ami.
    Stephane

    Merci à Patrick pour cet article, et à Jojo pour les photos

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  3. adieu mon ami de toujours ...
    un beau livre que tu as écris , j'ai bien peur que nous ne trouverons plus le stylo pour en écrire un autre
    merci pour ces beaux moments
    les nuages n'auront plus la même saveur
    tchao mon ami ...

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  4. Valentin, tu fait partis de de ces être exceptionnel que l'on on regrette de n'avoir pas rencontré plus tôt . Chaque fois que tu étais présent au déco, je savais que la journée allait être belle.
    Salut l'ami,

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  5. Valentin je me souviens de mon premier cross ensemble à uchon pas très long en km mais une telle beauté. Merci pour tous ces moments, à chaque fois que je vole je tente de me rapprocher le plus rapidement possible de toi même si tu seras tjrs plus haut que nous.

    Bon vol dans ce nouveau monde.

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  6. Hier au moment de ton dernier vol, je suis monté sur le déco presque secret que nous aimions tant, à MONTLUCON. Et bien même les buses étaient en deuil, et refusaient de voler comme elles ont l'habitude sur ce déco. Tu étais partout....

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  7. Vous êtes bien avec Valentin ... laissez votre message ...
    Je ne t'enverrai plus en l'air pour un de ces cross que tu affectionnais tant.
    Je n'étais pas prêt, tu es parti si vite malgré ta lutte, mais je te promets de continuer à chercher, tu seras là en face de moi avec ton sourire pour m'aider dans les moments de doute. J'ai eu la chance de te rencontrer, merci.

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  8. Je t’ai connu en 1993 tu étais a l’époque membre du Club de Vichy Parapente jusqu’au jour où, sous l’impulsion de Pierre Zilber nous décidons de créer un troisième dans le département de l’Allier pour fonder pour des raisons administratives le Comité départemental de l’allier. Nous voilà en marche à la création du Club Fil d’Air.
    Restant toujours fidèle à ton club d’origine petit à petit nous créerons un club dont la vocation sera de développer le vol de plaine grâce au treuil. Apres plusieurs tentatives sur différents sites tu seras l’homme de la situation puisque habitant à Lurcy- Levis tu prendras contact avec le Président de l’Aéroclub qui nous ouvrira leur plateforme pour pratiquer le vol treuillé.
    Tu seras aussi avec Fabrice à la création du site de Grenois que nous avons défriché ensemble avec aussi Jean Claude, Edmond et bien d’autres. Ce sera notre montagne !
    Ta façon de partager sera aussi de devenir prioritaire de décollage de Pougues les Eaux.
    Mais comme tu étais très attaché à la montagne tu participeras aussi à toutes les sorties de l’Ascension qui nous permettront de découvrir de nouveaux sites. Tu étais un excellent cuisinier lors de nos repas et barbecues ou la bière sera souvent le carburant indispensable pour un Belge.
    Tu seras aussi notre professeur en matière d’aérologie et de l’analyse du ciel. Sans toi dans quelle direction, à quelle heure, sous quel nuage irons-nous pour notre prochain cross.
    Grace à toi quand je passais au cabinet tu m’emmenais dans les fermes ou il y avait une urgence et c’est là que j’ai compris pourquoi tes clients t’aimaient car même dans le besoin tu leur amenais un brin de gaité.
    Maintenant je n’ai plus qu’à mettre en œuvre tous les conseils que tu m’as donnés mais je crois que je n’ai pas tout compris.
    Alors sans vouloir parodier un de tes congénères belges je te dis « que serai-je sans toi.»

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  9. J'ai eu beaucoup de chance puisque mon dernier vol aurait pu être fatal, c'était le 14 juillet 2005. Depuis, je ne vole plus mais je suis encore debout. Ce n'est pas juste. Je penserai toujours à toi et à ton rire beau et franc.
    Alain Deteix.

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  10. Dans ton dernier "SMS" tu utilisais l'expression "chaud au cœur" pour me répondre.
    Le cœur et l'humilité, des valeurs sûres qui étaient les tiennes avec lesquelles tu nous montrais le chemin. Merci Valentin de nous les avoir fait partager.

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